Quel type de test ?
Il existe actuellement deux types de tests utilisés dans le dépistage de la COVID-19 :
Les tests virologiques : ils recherchent directement la présence du virus au moment où la personne effectue le test pour savoir si elle est atteinte ou non de la maladie à l’instant même. Ce test réalisé entre 2 à 3 jours avant et jusqu’à 7 jours après le début des symptômes se fait par prélèvement naso-pharyngé avec un écouvillon inséré profondément dans le nez. L’obtention du résultat se fait en quelques heures en milieu hospitalier et 24 à 72h en laboratoire de ville. Il s’agit d’un test de première intention dans le diagnostic de la phase aiguë de la COVID-19.
Les tests sérologiques : ils recherchent la présence d’anticorps dirigés contre le virus et permettent de connaître le statut immunitaire d’une personne pour savoir si elle a été infectée ou non par le virus, qu’elle ait ou non développé des symptômes. Ces tests sérologiques ne sont donc pas recommandés dans le cadre du diagnostic précoce de l’infection COVID-19 lors de la première semaine suivant l’apparition des symptômes, ni pour déterminer si une personne est contagieuse ou pas. Ils peuvent être réalisés à partir du 7ème jour après l’apparition des symptômes ou de la suspicion de contamination, 14 jours semblant être le temps optimal nécessaire au système immunitaire pour fabriquer des anticorps. Dans la phase primaire de l’infection il s’agit d’anticorps IgM. La phase secondaire de l’infection est caractérisée par l’élévation conjointe des IgG. Cette production d’anticorps diminue avec le temps et à l’heure actuelle il n’y a pas de certitude pour déterminer la longévité de la réponse des anticorps mais aussi le niveau requis pour se protéger contre une éventuelle réinfection.
Ces tests sérologiques se font par prélèvement sanguin, soit par prise de sang en laboratoire ou en milieu hospitalier : le délai pour obtenir le résultat sera de quelques heures, soit par prélèvement capillaire au bout du doigt et le résultat sera révélé en quelques minutes. Les TROD que les pharmaciens sont habilités à réaliser font partie des tests sérologiques par capillarité. Ils détectent une quantité donnée d’anticorps (IgM et IgG) : si le sang contient moins d’anticorps que le seuil minimal fixé par le dispositif de test, le résultat sera négatif et inversement.
A qui s’adressent ces tests en officine ?
Il n’y a pas de restriction à la réalisation de ces tests et ils sont accessibles à tous quelque soit l'âge et l’état de santé. La Haute Autorité de Santé recommande de les destiner en priorité :
♦ aux professionnels soignants, personnels d’hébergements collectifs et patients symptomatiques sans signe de gravité ayant des difficultés d’accès à un laboratoire d’analyse médicale ou n’ayant pas été en mesure de réaliser un test naso-pharyngé dans les 7 jours de présentation des symptômes.
♦ aux mêmes professionnels non symptomatiques ayant été en contact avec une personne infectée après la réalisation d’un test de dépistage naso-pharyngé révélé négatif.
En pratique ça se passe comment ?
Une prescription médicale n’est pas nécessaire et le test n’est pas pris en charge par l’Assurance Maladie ni par les assurances complémentaires. Après un petit questionnaire rapide pour évaluer la pertinence de la réalisation du test, votre pharmacien va prélever une petite goutte de sang au bout de votre doigt et la déposer sur le dispositif. A l’aide d’un réactif le test va révéler en quelques minutes s’il y a présence ou non d’anticorps dans le sang, et selon le type d’anticorps présents si l’infection semble récente ou plus ancienne. Dans tous les cas, il vous remettra un document écrit mentionnant le résultat du test et en conservera un double dans votre dossier patient.
En cas de doute ou de résultat positif, le pharmacien vous orientera avec votre accord vers votre médecin traitant qui pourra prescrire si besoin un test sérologique plus sensible en laboratoire afin de préciser le résultat et d’évaluer votre degré d’immunité.
Il est important de garder à l’esprit que la présence d’anticorps ne permet pas de garantir une protection certaine à moyen terme, durable ou définitive. Les personnes ayant été en contact avec le virus, qui ont éliminé le virus et qui ne présentent plus de symptômes, sont considérées comme guéries, comme pour toute infection virale. En l’état actuel des connaissances la survenue d’une réinfection ou d’une réactivation du virus n’est donc pas à exclure, comme c’est le cas pour d’autres coronavirus. Alors il reste important de conserver les gestes barrières pour se protéger soi et protéger les autres.
Laurence, pharmacien à pharmacie les Études,
Lire notre fiche conseil sur la Covid-19
~~~ ~~~
Pensez à vous désinfecter les mains :)
